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- Pour un mouvement écosyndical
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Face à la crise écologique : construire des éco-syndicats
Le dérèglement climatique et la destruction de la biodiversité s’aggravent de jour en jour, et certains dégâts sont déjà irréparables :
1 espèce animale ou végétale sur 8 est menacée d’extinction imminente
Sécheresse, canicules, tempêtes, inondations, pénuries d'eau : 3,3 à 3,6 milliards de personnes sont "très vulnérables" aux impacts du changement climatique
Il restera 0 glacier de montagne d’ici 50 à 100 ans si leur fonte poursuit son évolution
50 % de l’expansion des terres agricoles se fait aux dépens de la forêt
Une espèce animale ou de plante disparaît toutes les 20 minutes
8,79 millions de personnes sont décédées de maladies causées par la pollution de l'air
92 % de la population dans le monde respire un air ambiant trop pollué
Le 7e continent de plastique, au milieu de l'océan Pacifique, fait 1,6 millions de kilomètres carrés
Un quart des vertébrés, invertébrés et plantes précisément étudiés sont en danger d’extinction
680 espèces d’animaux vertébrés ont disparu depuis le XVIe siècle
Le nombre d’oiseaux a décliné de 25 % en 40 ans sur le continent européen, voire de près de 60 % pour les espèces des milieux agricoles
L’agriculture intensive est la principale pression associée au déclin des populations d’oiseauxC’est peut-être le plus grand défi auquel l’humanité ait été confrontée. Mais si les rapports de GIEC s’accumulent et avec eux la prise de conscience collective du désastre, les forces du statu quo semblent encore l’emporter sur les forces du changement. Agroindustriels, pétroliers, avionneurs, spéculateurs immobiliers et tous ceux qui bénéficient de l’économie polluante sont puissants et veulent garder leurs privilèges. En face, ceux qui bénéficieraient de la transformation écologique semblent encore trop divisés pour accélérer le mouvement.
Notre stratégie : identifier toutes les communautés en première ligne de la crise écologique et des impacts du changement climatique, les organiser en grâce aux méthodes du community organizing, et construire une puissance sociale sur le modèle syndical pour faire pencher la balance du côté de la transformation écologique.
Qu'est ce qu'un éco-syndicat ?
Un syndicat, du grec « syn » (συν) réunion et « diké » (δικος) justice, est une organisation de défense des intérêts collectifs de ses membres. Il existe des syndicats de travailleur·euses, d’étudiant·es, de locataires, etc. Lorsque les intérêts collectifs défendus par un syndicat de citoyen·nes coïncident avec des enjeux écologiques plus larges, on parle d’éco-syndicats.
De nombreuses communautés se retrouvent, malgré elles, en première ligne du combat écologique. Parmi ces groupes sociaux pour lesquels la défense de leurs droits coïncident avec celle de l’environnement on retrouve par exemple les tribus amérindiennes vivant sur le tracé du pipeline Keystone aux Etats-Unis, les villageois·es et communautés autochtones riveraines du projet de mine d’or des Skouries en Grèce ou de la Montagne d’or en Guyane, les agriculteurs membres du Mouvement des paysans sans terres au Brésil.
Plus largement, on peut voir émerger des éco-syndicats parmi les riverains d’usines, d’agriculture industrielle, d’axes routiers polluants, et tous les habitant·es dont l’environnement est dégradé par de grands projets d’infrastructures ou des exploitations minières. On peut aussi citer les communautés de travailleur.euses dont l’activité économique est mise en danger par l’aggravation des déséquilibres écologiques. Les ouvrier·es travaillant dans un environnement pollué comme celles et ceux qui récoltent des fruits traités massivement aux pesticides ont également intérêt à des pratiques moins nuisibles pour l’environnement et pour leur santé.
Historique
La notion d’éco-syndicat a été utilisée pour la première fois pour décrire les syndicats de seringueiros initiés dans les années 1960 par Chico Mendès dans la forêt amazonienne brésilienne. Les travailleurs récoltant le caoutchouc des hévéas voient leur métier menacé par la déforestation et l’abattage des forêts pour l’élevage industriel. Le syndicat monté par Chico Mendès défend les intérêts des travailleurs mais pour cela, défend aussi l’environnement qui leur permet de travailler dans de bonnes conditions. « Au début je défendais les travailleurs, puis je défendais la forêt, et maintenant je défends l’humanité et la planète toute entière » disait Chico Mendès avant d’être assassiné sur ordre des patrons d’entreprises œuvrant à la déforestation.
Depuis 2010, ReAct Transnational accompagne l’émergence de forces populaires qui s’organisent contre l’impact écocidaire des exploitations agro-industrielles. Caractérisée par une production intensive, une mécanisation croissante, une tendance perpétuelle à la concentration et à l’agrandissement, ou encore à l’utilisation massives d’intrants chimiques, l’agro-industrie a démontré sa toxicité climatique, écologique, économique, sanitaire et sociale.
L'agro-industrie écocide
En termes d’impact sur le climat, sur la période 2010-2019, le secteur agricole représentait en moyenne 13 à 21 % du total mondial des émissions de gaz à effet de serre. La déforestation, l’élevage intensif ou encore la production et l'utilisation d’engrais azotés constituent les principaux responsables de cette augmentation continue. Pourtant, le secteur pourrait fournir jusqu’à 30% de l'atténuation mondiale nécessaire pour une trajectoire de 1,5 ou 2°C vers 2050 [Rapport du GIEC, 2022]. Quelles sont les conséquences néfastes de l'agro-industrie ?
Monoculture et concentration des exploitations
Depuis plusieurs décennies, le secteur agricole français et international connait un mouvement de concentration des exploitations entrainant la diminution du nombre d’exploitations agricoles et une augmentation de leur surface. En France, l’existence d’exploitations de plus en plus vastes a entrainé un doublement du prix du foncier agricole. Faute de terres disponibles à des prix abordables, près de 5 000 personnes renoncent chaque année à s’installer et à exercer le métier d’agriculteur·trice.Dans le monde, les organisations non gouvernementales dénoncent une montée en flèche des contrats d’acquisition de terres à grande échelle depuis 2008. On parle d’accaparement des terres lorsque ces acquisitions sont controversées. Ces contrats, négociés souvent au plus haut niveau de l’Etat, ne prennent pas en compte les réalités environnementales et socio-économiques des terres en question. Lorsqu’elle n’entraine pas la destruction de cultures vivrières préexistantes ou d’habitations, la production en monoculture est responsable de la disparation de forêts et de tourbières. Celles-ci sont pourtant indispensables à la protection de la biodiversité à l’échelle mondiale.
Recours croissant aux pesticides
Le terme de pesticides est un terme générique qui rassemble les insecticides, les fongicides, les herbicides et les parasiticides conçus pour avoir une action biocide. Par définition donc, leur utilisation détruit la biodiversité, fragilise les écosystèmes en conduisant à une contamination durable de l’air, du sol et des eaux. Selon le Pesticide Action Network, 4,1 millions de tonnes de substances actives de pesticides sont épandues chaque année dans le monde contre 2,3 millions en 1990. Cette recrudescence de l’utilisation des pesticides est d’autant plus inquiétante que leurs effets destructeurs sont désormais de mieux en mieux documentés. Ainsi, l’exposition aux pesticides provoquerait six pathologies graves, dont le cancer de la prostate et la maladie de Parkinson. Si l’usage de certaines molécules a été interdit en Europe, celles-ci restent souvent disponibles et vendues ailleurs dans le monde.
Au-delà de la santé humaine, c’est l’ensemble du vivant qui est menacé par cette pollution chimique. Les pesticides représentent une des causes majeures du déclin de certaines populations d’oiseaux et d’invertébrés terrestres. A l’origine de la disparition de près de 80% des insectes depuis 30 ans en Europe, cette pollution fragilise l’ensemble des écosystèmes et constitue une menace réelle pour l’ensemble du vivant.
Raréfaction de la ressource en eau
En 2013, le Commissariat au Développement Durable éditait un rapport dans lequel il informait que des pesticides étaient présents dans la quasi-totalité des cours d’eau français. En France, le dépassement du seuil raisonnable de résidus chimiques dans les nappes phréatiques a obligé plus d’une fois l’Etat à interdire la consommation de l’eau du robinet dans des zones en périphérie de plantations agro-industrielles. Au niveau mondial, Le contaminant chimique que l'on retrouve le plus souvent dans les nappes souterraines aquifères est le nitrate provenant de l'agriculture [Water Pollution from Agriculture: a global review, FAO, 2018]. L’agro-industrie reste ainsi l’une des principales sources de pollution des eaux : le ruissellement des engrais, l’utilisation de pesticides et les effluents d’élevage contribuent tous à la pollution de long terme des cours d’eau et des eaux souterraines.
La multiplication d’exploitations de grande taille et le développement de monocultures impactent aussi l’accès à l’eau. L’appropriation des ressources par l’agro-industrie provoque des conflits d’usage. Le poids économique et politique des firmes agro-industrielles leur permet régulièrement de rester prioritaires face aux autres usagers, riverain·es ou petits agriculteur·ices.
Droits humains bafoués
En corrélation avec les mécanismes décrits plus haut, l'agro-indutstrie intensive s'accompagne souvent de violations de droits. Des droits humains fondamentaux comme le droit à un environnement propre, sain et durable ; le droit à un niveau de vie suffisant pour soi-même et sa famille ; le droit de jouir de conditions de travail justes et favorables, etc., sont régulièrement bafoués.
Les travailleur·euses agricoles des exploitations de grandes tailles sont, en France et à l’international, régulièrement employé·es via des contrats saisonniers et précaires. Certain·es n’ont pas accès au matériel de protection de base, que ce soit vis-à-vis de l’usage des pesticides ou des risques d’accidents corporels. La précarité des contrats des travailleur.euses, qui sont souvent temporaires et oraux dans les plantations africaines ou asiatiques, limite leur capacité à revendiquer de meilleures conditions de travail et rend difficile leur organisation au sein de syndicats forts.
L’émergence de firmes multinationales en mesure de contrôler intrants et commercialisation des produits agricoles entraine aussi le développement d’une agriculture contractuelle néfaste pour les petits producteurs. Ces petits agriculteur·trices deviennent dépendants des prix des intrants et se voient imposer des prix de vente qu’ils peuvent difficilement contourner les entrainant dans la spirale de l’endettement.
Les communautés locales sont impactées par l'instauration de plantations agro-industrielles. Leurs champs et lieux d’habitation sont détruits et leur environnement pollué. Lorsqu’ils.elles se mobilisent pour obtenir des compensations financières, la rétrocession d’espaces vitaux ou la fin de l’épandage de pesticides à proximité des habitations, ils.elles sont le plus souvent ignoré·es et réprimé·es.
Face à ces injustices, ReAct Transnational accompagne l’émergence d’éco-syndicats parmi les communautés riveraines impactées par les activités de l’agro-industrie, en France et à travers le monde : appui à la mobilisation et renforcement des organisations, structuration, mise en réseau et construction d'alliances, enquêtes, relai médiatique, appui à l'action collective non-violente, pour que les communautés qui s'organisent puissent mener des campagnes victorieuses.
Des écosyndicats de riverains de l'agro-industrie intensive à travers le monde
Vaurais Nature Environnement
Dans le Tarn, des habitant·es d'Ambres, Giroussens, Lavaur, Labastide-St-Georges, Saint-Lieux-lès-Lavaur et St-Jean-de-Rives sont mobilisés depuis 2020 face aux pratiques polluantes des vergers industriels, pour le respect des lois protégeant les riverains face aux épandages ou fumées, et pour une alternative soutenable d'exploitation des vergers de pommes.
Riverains Ensemble Durance
Les habitant·tes de la moyenne vallée de la Durance vivant à proximité de vergers industriels de pommes, inquiets pour leur santé, celle de leurs enfants, la préservation des écosystèmes et de la ressource en eau, s'organisent depuis 2023 au sein d'un écosyndicat pour des territoires zéro pesticides.
Justicitiz
Au Liberia, les habitant·es des comtés de Bong, Margibi et Grand Bassa vivant au milieu des monocultures d'hévéas se battent depuis 2013 contre les accaparements de terres par des groupes industriels multinationaux, la pollution des sols, de l'air et des sources d'eau, la déforestation et la destruction des zones humides.
OnEstEnsemble
Au Cameroun, les riverai·nes des plantations de canne à sucre du département de la Haute Sanaga s'organisent en écosyndicat depuis 2023 pour faire face à la pollution des sources d'eau, la disparition des insectes, la destruction de leurs cultures vivrières causées par l'utilisation intensive de produits phyto interdits en Europe et les épandages aériens.
SYNAPARCAM
Les riverain·es des plantations de palmiers à huile et d'hévéas du Cameroun luttent depuis 2013 collectivement pour la préservation des espaces vitaux, des bas fonds et des forêts, et contre les accaparements de terre et la pollution des sources d'eau par un groupe agro-industriel français dans 3 régions du pays.
Une fédération d'écosyndicats de riverains pour mener des campagnes citoyennes face à une agro-industrie toxique
Ces dernières années, nous sommes de plus en plus de familles riveraines d'une agro-industrie toxique à nous organiser en collectifs locaux ou en associations pour faire valoir nos droits et la protection de notre santé face aux abus de ce modèle agro-industriel intensif. Nos enfants sont frappés de cancers pédiatriques, notre eau est impropre à la consommation, nos campagnes vivantes deviennent mortes avec la disparition des oiseaux, des vers de terre, des poissons dans les rivières. L’industrialisation de l’agriculture est porteuse de destruction pour assurer des profits aux entreprises agricoles. Nous voulons une agriculture paysanne sans produit toxique ni pollution. Nous voulons des campagnes vivantes.
Nous construisons un mouvement international des Riverains Ensemble pour transformer l’agro-industrie mortifère.
Nous croyons à la nécessité d’articuler les échelles. Nous nous organisons localement pour gagner à l’échelle d’un territoire affecté par les pollutions, et nous voulons nous fédérer nationalement et internationalement pour agir sur les lois et construire un contre-pouvoir citoyen à même de contrebalancer
la puissance des lobbys et géants du secteur agro-industriel. Nous nous inscrivons dans un mouvement qui dépasse les frontières avec les femmes et les hommes ailleurs en Europe ou dans le monde qui luttent pour la vie et contre les abus de l’agro-industrie.Les campagnes citoyennes contre l'agro-industrie écocide
Des écosyndicats pour la justice climatique et environnementale dans tous les secteurs
Le secteur agro-industriel n'est pas le seul face auquel des éco-syndicats s'organisent pour défendre leurs intérêts et l'intérêt écologique. Le développement de plans de rénovation thermique dans le logement et d’alternatives à la mobilité basée sur les énergies fossiles dans le transport représentent des exemples de revendications portées par des éco-syndicats de locataires, de copropriétaires, d’usagers des transports publics, de cyclistes. Tous incitent au dépassement des conservatismes et pavent la voie de la révolution écologiste en cours.
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